L’histoire de Rombas, et à travers elle toute l’histoire de la vallée de l’Orne, offre ce paradoxe, assez exceptionnel en Lorraine, de nous révéler l’existence d’un passé méconnu et pourtant d’une richesse remarquable.
En effet, le passé rombasien est à peine mentionné dans tous les ouvrages des grands historiens et géographes de Lorraine, de Moselle ou du pays de Briey. Et cependant, Rombas ne fut pas ce minuscule village trop souvent dépeint : dépassant largement 750 habitants en 1581, plus de 1000 au début du XVII (malgré sa destruction en 1636 due à la guerre de Trente ans), le bourg atteignit près de 1250 âmes à la Révolution, talonnant ainsi Briey, le chef lieu de bailliage et ses 1600 citadins.
De la sorte, Moyeuvre (1165 habitants en 1815) à cause de la richesse de ses forges (avec Jamailles et Moulin-Neuf), et Rombas, commandant le vignoble de l’Orne, étendu de Rosselange à Vitry, Beuvange-Justemont et Pierrevillers (vignoble dont l’âge dépassait mille ans s ‘étalait sur près de 500 ha), firent constamment ombrage à Briey.
Mais la chance de celle-ci fut toujours sa position au centre des circonscriptions administratives du pouvoir civil, laissant en cela Rombas trop mal situé : établi au pied des côtes de Moselle, c’est à dire à la périphérie de l’influence barroise, et en même temps très exposé aux convoitises messines ; un bourg de culture française jouxtant la « frontière linguistique » du parler germanique.
Et malgré ces écueils, du XIII siècle à la Révolution, mais sur un plan religieux cette fois-ci, Rombas fut continûment l’archiprêtré dont Briey dépendait conjointement avec une trentaine de paroisses.
Décidément, notre ville n’avait pas encore fini de nous surprendre. Ce fut à ce moment qu’une gigantesque usine, tout en portant son influence depuis son annexe (Stahlheim-Amnéville), et ses établissements intégrés (Maizières) jusqu’au plateau minier (Sainte Marie, Montois, Roncourt) lui fit curieusement oublier son passé.
Avant 1870
Des traces de présence humaine datant de 15000 ans avant notre ère furent découvertes sur les flancs de la côte de Drince au lieu dit "les Roches".
La première installation humaine sédentaire serait apparue entre - 4200 et - 3400 près de la Tuilerie de Ramonville.
Des objets en bronze datant de - 850 / -750 furent trouvés sur la côte de Drince et l’on peut découvrir actuellement, en se promenant sur les hauteurs de cette côte, les vestiges d’un camp médiomatrique datant du 3ème ou 2ème siècle avant notre ère.
ROMBAS tire probablement son nom de RUMO, un franc germanique qui reçut au VIIe siècle cette terre en partage. BACH, mot germanique signifiant "rivière" fut accolé pour donner ROMESBACH (972) et RUMESBAS (1128).
Au 9ème siècle, les moines de l’abbaye de Gorze ont enseigné aux villageois la culture de la vigne qui fut pendant 1000 ans la première source de revenu des habitants. Le déclin de cette culture intervint après 1860 au moment où la révolution industrielle se développait en France. L’annexion allemande en 1870 précipita les événements et la culture de la vigne disparut en 1918. De son passé viticole et agricole, Rombas garde de nombreuses traces, notamment au niveau de son architecture.
Après 1870
Depuis la Révolution, les de WENDEL avaient bâti une solide industrie sidérurgique d’Hayange à Moyeuvre.
Mais, en 1864, la découverte du procédé Bessemer (affinage de la fonte) mis en péril l’activité des de Wendel, ce procédé ne s’adaptant pas au minerai phosphoreux lorrain.
Heureusement qu’en 1878, les travaux sur la déphosphoration de Thomas et Gilchrist, permirent d’élaborer de l’acier à partir de nos minerais de fer. L’application du procédé Thomas incita à implanter l’usine sidérurgique sur le gisement de minerai.
L’éventualité de gisements de minerai aux alentours de Rombas avait déjà fait l’objet de recherches en 1613. Ces recherches reprirent en 1871 et des concessions furent attribuées en 1873 à Karl Spaeter.
En 1881, misant sur l’application du procédé Thomas, Karl Spaeter fonda la “Société des Forges de Rombas”. Des travaux d’infrastructure furent réalisés jusqu’en 1888.
Le 1er juillet 1888 naquit la “ROMBACHER HUTTENWERK im ROMBACH”. La construction de l’usine commença au printemps 1889 et les deux premiers hauts fourneaux furent allumés en 1890.
En 1903, l’usine de Rombas formait déjà un établissement complet: mines, hauts fourneaux, aciéries, laminoirs, cimenterie et toutes les installations complémentaires.
Grâce à l’usine, la ville de Rombas passa de 1366 habitants en 1882 à 6247 habitants en 1910. A cette époque, la ville se développa d’abord à proximité de l’usine puis se raccorda au village juché sur son promontoire, par la rue de la Gare et la rue du Faubourg (maintenant rue Raymond Mondon).
Tous les quartiers construits à cette époque dans la ville basse sont marqués par le caractère architectural allemand.
En 1918, 48 ans après l’annexion, Rombas était redevenue française. L’usine donna du travail, elle entraîna un brassage perpétuel d’une foule d’immigrés, elle rythma la vie de chaque jour, au son du gueulard à chaque changement de poste.
En entrant dans l’ère industrielle, ROMBAS est également entrée dans l’ère du paternalisme. Pendant des décennies l’influence de la sidérurgie va s’avérer omniprésente dans tous les secteurs de la vie locale. Industrie, commerce, urbanisme, culture, sports, santé sont sous l’emprise directe de la sidérurgie.
En effet, le développement conjoint des activités sidérurgiques et l’accroissement de la population rombasienne conduisent les industriels à créer des magasins, un hôpital, des clubs sportifs, des associations culturelles et musicales mais aussi des lotissements pour loger ses ouvriers et ses cadres.
On peut affirmer sans crainte que pendant près d’un siècle, la plupart des changements notables intervenus à ROMBAS, notamment en matière d'urbanisme et d'équipements ont un lien direct avec l'usine.
Cependant, à partir des années 1970, la crise mondiale, l’abandon progressif de la sidérurgie continentale au profit de la sidérurgie côtière comme Fos sur Mer ont peu à peu réduit l'influence de la sidérurgie sur la vie de la cité. Le désengagement progressif de la sidérurgie de tous les secteurs non industriels pour se recentrer sur son activité principale aurait pu entraîner un lent déclin de la ville sans une reprise en main dynamique des affaires par l’administration communale.
A partir des années 1980, le fonctionnement de la ville commence à changer grâce à l’apport de nouveaux services à la population, la mise en place d’une politique culturelle ambitieuse, la création de la zone de loisirs du Fond Saint Martin, de la Maison de l’Enfance, de la médiathèque La Pléiade, du réseau de télévision par câble, etc...
Les années 1990 ne font qu’amplifier ce renouveau grâce à un vaste programme d’urbanisme symbolisé par la création du Centre-Ville.
Autour de ce dernier s’est mise en place une opération de rénovation des rues et des façades qui, combinée à un fleurissement renommé et primé à de nombreux concours, donne à ROMBAS un visage neuf, et lui confère une convivialité très appréciée de ses habitants comme des visiteurs.
Les armoires communales
Les armoiries communales ont été approuvées par la Commission Départementale d’Héraldique, le 28 février 1957, et délivrées à la commune par Monsieur le Préfet, le 25 avril de la même année.
Elles sont "d’azur à l’épée d’argent, garnie d’or, la pointe en bas, accostée de deux barbeaux d’or, flanqués de deux croisettes, recroisetées au pied fiché du même".
Ces symboles sont évidemment tirés du passé plus ou moins lointain de Rombas.
En effet, les barbeaux et les croisettes sur fond bleu sont les armes du duché de Bar, auquel a appartenu Rombas du début du Moyen-Age à la Révolution.
L’épée est l’emblème de l’abbaye Saint-Paul de Verdun, qui possédait la seigneurie et le droit de patronage sur la paroisse depuis 971.
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Jumelage Heringen / Rombas : une amitié qui traverse les années
Depuis les années 1970, les villes de Rombas et d'Heringen, située en RFA, ont eu des échanges en particulier grâce à leurs deux clubs de Cyclo Ball qui se rencontraient fréquemment dans le cadre de compétitons sportives. L'amitié entre les sportifs et leurs dirigeants s'est renforcée et les échanges se sont étendus au niveau des municipalités.
En 1982, les deux villes ont décidé de sceller cette amitié par l'instauration d'un jumelage. Ainsi, le 13 juin 1982, Marcel Jehl, Maire de Rombas et Georg Schäfer, Burgmeister de Heringen ont signé la charte de jumelage unissant les deux cités. Depuis, des échanges culturels et amicaux existent entre les deux communautés et perpétuent les valeurs de paix et de fraternité entre les citoyens de Rombas et d' Heringen.